Pratiques spatiales et re-productions littéraires
Quelles sont les pratiques spatiales des écrivains à partir des années 80 ? Quelles re-présentations en donnent-ils ? Dans quelle mesure les dispositifs narratifs du roman et du récit contemporains offrent-ils un autre accès à l’expérience de l’espace ? Il s’agira de s’intéresser, à partir des récits de Jean Rolin, d’Olivier Rolin, de Philippe Vasset…, aux lieux traversés, décrits, narrés, aux relations qui s’établissent entre le récit, le réel et la fiction. Dans quelle mesure cette nouvelle « littérature de l’espace » offre-t-elle une autre approche de l’expérience individuelle d’un lieu perçu, vécu comme proche et lointain, prosaïque et poétique ? Le parcours de ces espaces topographiques, généralement circonscrits, est aussi un déplacement dans le temps. Comment s’opère l’articulation de cette double expérience spatiale et temporelle ? Comment l’écriture rend-elle compte de cette « simultanéité » ? Quels sont les liens entre l’expérience du réel et les médiations cartographiques, archivistiques, iconographiques…. que le récit convoque ? Dans quelle mesure permettent-elles de placer la figure de l’écrivain-reporter au cœur du récit, d’offrir l’accès à d’autres subjectivités, d’ouvrir le récit factuel sur l’espace imaginaire de la fiction, de transgresser les partages entre les différents modes de littérarité ? On verra ainsi se dessiner les lignes de force d’une littérature qui ne cherche pas tant à représenter l’espace qu’à le re-produire, témoignant ainsi de la volonté critique de re-prendre la main sur le réel et de revendiquer le caractère holistique d’une telle poétique.